Chute de Dindifélo : la cascade majestueuse

Au fur et à mesure, le bruissement de l'eau se rapproche. Le temps de longer un petit cours d'eau, voilà qu'apparaissent les fameuses chutes de Dindifélo, après 25 minutes de marche. Dindifélo, l'image qu'offre la cascade est fantastique. Une vue panoramique permet d'en mesurer toute la beauté. Du bassin de réception jusqu'au sommet de la montagne que les nuages viennent taquiner, en cette fin de matinée pluvieuse, la main de Dieu a laissé une empreinte indélébile. Telles des briques superposées, la stratification de la roche est fabuleuse. Un kaléidoscope de couleurs se retrouve dans cet agencement naturel. Et le reflet sur l'eau trace les contours d'un arc-en-ciel. De part et d'autre, les parois ciselées des flancs de la montagne ressemblent à des balcons d'immeubles de plusieurs étages voire de gratte-ciel qui donnent sur le jet d'eau. Du sommet de la montagne, l'eau s'écrase sur les différents paliers jusqu'à atterrir sur une sorte d'esplanade qui donne sur le bassin tapissé de bloc de pierre, détachés des parois de la montagne.

Paradis terrestre

Dans ce recoin, le temps est frisquet. L'eau qui sort des entrailles de la montagne est un peu froide. N'empêche ! Le moment est propice pour prendre un bon bain... rituel. Etalé sur la petite esplanade, tout le monde, apprécie le contact des chutes d'eau sur sa peau, ses os. Les gens de Dindifélo et des villages environnants viennent se la couler douce sur les parois. Le soir, avant de rentrer, ils puisent de l'eau, pour le rafraîchissement.
"Préservons ce paradis terrestre". L'enseigne est placardée sur un tronc d'arbre surplombant les chutes de l'autre coté. Pour garder encore longtemps cet Eden sur terre, il nous faut protéger son environnement. C'est la raison pour laquelle, les jeunes du village ont décidé d'y mener à chaque fois des opérations de nettoyage.


200 mètres d'altitude

En cette période hivernale, quitter Kédougou pour joindre Dindifélo relève de la cascade. Au sortir du camp militaire s'arrête net le goudron. Se dresse alors une piste de production découpée à plusieurs endroits par les eaux de ruissellement. A 100 mètres d'altitude, il va falloir escalader les collines. Sur la route qui mène à Bandafassi, le paysage ressemble à une galerie ou toutes les espèces se rencontrent et côtoient celles réservées à la culture vivrière (fonio, arachide, mais...)
A 138 mètres d'altitude, voilà qu'apparaît les Bediks perchés au sommet de la montagne, à Ibel. Ils ne descendent jamais la montagne. Ceux qui sont en bas, ce sont les Peulhs, leurs voisins immédiats. Quelques kilomètres plus loin, s'élève le parcours qui mène vers Patassi, le célèbre camp d'entraînement de l'armée sénégalaise. Aucun signe de la modernité. Seuls les nuages qui s'amoncellent veulent perturber la tranquillité de cette partie du Sénégal. Le ciel en a décidé autrement. Non loin de Anguéniapissa, un des villages d'origine des Bassaris, les trombes ont diminué. A Ségou, le dernier poste frontalier, le policier de la Brigade mobile de sûreté nous envoie un petit bonjour. "A 200 mètres d'altitude, les Lions peuvent venir ici pour un stage", s'assure quelqu'un dans un véhicule.



Creux de montagne

A la sortie du village, à 5km de Dindifélo, une Land cruiser transportant des touristes espagnols s'est enlisée dans la latérite malgré sa puissance (8 CV). Le chauffeur du véhicule de location vitupère lorsque les flashes de la photo crépitent. "Comment avec une voiture d'une telle puissance, peut-on s'enliser ici. Même le car rapide est passé. Il doit être nul celui-là", soutient le chauffeur.
Hameau d'un peu plus de 600 personnes, Dindifélo est niché au creux des derniers contreforts du Fouta Djallon. Sur la rivière qui prend sa source aux chutes, les jeunes filles du village se baignent, seins nus. A coté du foyer des jeunes, se trouve le garage. Les cars rapides et autres minibus datant de la vieille époque attendent d'éventuels clients pour Kédougou. Le long chemin qui contourne le village, des canaris sont coincés entre trois piquets. "C'est destiné aux guinéens qui viennent au Louma. Lorsqu'ils descendent la montagne, ils ont soif. De même qu'au retour, il leur faut se ravitailler. Parce que, du haut de la montagne, ils ne peuvent pas accéder aux chutes car ce n'est un fleuve qui alimente les chutes".
L'eau des chutes de Dindifélo sort des entrailles de la terre, traverse la montagne en hauteur pour venir s'écraser sur le bas coté. N'est-ce pas beau tout ce spectacle.



Kédougou : les légendes d'une colline

Les derniers contreforts du Fouta Djallon qui viennent mourir à Kédougou sont jalonnés d'histoires. Autant de mythes et de légendes façonnés à partir de la montagne rythment la vie, dans cette partie orientale du "pays du soleil levant sénégalais"
Plongez au cœur de la montagne vous ramènent aux sources du temps. L'expression qui fait la "une" des dépliants touristiques vantant la destination "Kédougou" est chargée de symboles. C'est une invitation à la découverte de ce que renferme ce département et qui fait la spécificité de ses traits culturels. A Kédougou, ancien chef lieu de la province de la Haute Gambie, les gens restent attachés à la symbolique du terroir, aux legs des anciens. Ainsi, au sortir des sentiers battus, c'est le paysage qui impressionne. Et au milieu de cette flore diversifiée, se dresse le "plus grand baobab du pays avec ses 23 mètres de circonférence", au cœur de Fongolimbi" (qui signifie derrière la montagne). Il rappelle un peu le célèbre "Goute ndiouly" de Bakel.
Au delà des richesses précieuses, diamant, or et marbre, les collines de Kédougou regorgent aussi de secrets jusque-là inconnus du grand public. Sur la montagne à Bandafassi, les femmes stériles se donnent rendez-vous à Kuriniéré. Au pied de la grande pierre soutenue par un petit filet moins grand que le doigt d'une main, elles prient. De retour à la maison, elles deviennent fécondes. Et aujourd'hui, personne ne comprend ce qui retient en équilibre cette pierre.


Montagne sacrée

Pour preuve, lors du bitumage de la route Dialakoto-Kédougou, les agents de la CSE qui voulaient utiliser la dolérite de la montagne, n'avaient pas réussi à faire démarrer leurs machines de concassage. Pourtant, c'étaient des engins neufs. Après avoir suivi le conseil des anciens du village, l'entreprise a immolé un taureau en guise d'offrande. Ainsi, les machines ont pu tourner. Pourtant, quelques années auparavant, ce même problème s'était posé avec la construction du pont de Mako sur le fleuve Gambie, à 43km de Kédougou. Les charpentes et autres blocs de béton posés le jour, se retrouvaient par terre le lendemain. L'esprit qui habitait la montagne et qui venait se prélasser sur le fleuve, avait été dérangé dans sa tranquillité. Il a fallu tuer un bœuf rouge, pour que la construction du pont puisse être achevée.
Penchés au sommet de la montagne, les Bédiks vouent un culte sacré à la pierre. Les grands féticheurs ne descendent jamais la colline. Toutes les cérémonies d'initiation s'y déroulent. C'est comme chez les Bassaris. Il y'a des choses qui ne doivent pas descendre.
Lors des dernières journées culturelles de Kédougou, des cérémonies ont été organisées en ville, des choses ont été montrées en public. Les conséquences ont été désastreuses pour la population.
Des femmes danseuses sont décédées et même un responsable a été paralysé. Pourtant, nous avions pris les précautions nécessaires avant la manifestation. Mais, il s'est retrouvé que certaines choses ne doivent pas sortir de leurs origines, la montagne sacrée.
D'autres mystères se rencontrent aussi à Andoulaye où des pas de chasseurs sont restés gravés sur la montagne. Dans le Bandafassi, la visite de la grotte de Dandé et de sa source permet aussi de découvrir la "malle" de Pellel. C'est un flanc de la montagne qui s'est incliné pour prendre la forme d'une malle. Mais la personne ne l'a pas posé là-bas.

Sources: Ecotour

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